
Les douanes américaines ont intercepté le 17 juin dernier, une cargaison de près de 12 tonnes de perruques et extensions à base de cheveux humains. Estimés à 800 000 dollars (environ 700 000 euros), ces produits sont suspectés d’avoir été fabriqués avec des cheveux de Ouïghours et conditionnés dans des camps d’internement du Xinjiang (également appelé Turkestan oriental) dans le nord-ouest de la Chine.
« La manière dont ces marchandises sont fabriquées constitue une très grave violation des droits de l’Homme », a expliqué Brenda Smith, adjointe pour le commerce au service américain des douanes et de la protection des frontières (CBP) citée par l’AFP. « La saisie a pour but d’envoyer le message clair et direct à toutes les entités souhaitant commercer avec les Etats-Unis que les pratiques illégales et inhumaines ne seront pas tolérées dans les chaînes logistiques américaines », a-elle conclu.
Cette annonce fait suite aux recommandations du département d’Etat américain, des ministères du Commerce, du Trésor et de la Sécurité intérieure, aux entreprises américaines de ne pas importer de biens issus du travail forcé en Chine et de ne pas approvisionner les autorités du Xinjiang en matériel de surveillance ou de construction d’unités de détention.
Les organisations de défense des droits de l’homme soupçonnent les autorités chinoises d’avoir mis en place dans cette région un vaste programme de répression politique et de travail forcé des minorités ethniques, majoritairement musulmanes. Ainsi, l’Australian Strategic Policy Institute estime à plus d’1,5 million de personnes (y compris des enfants) issues de ces minorités internées depuis 2017 dans ces « camps de rééducation politique ou de radicalisation ». Parmi celles-ci, on compte plus de 300 000 Ouïghours sur une population d’environ 11 millions. L’institut australien a par ailleurs, publié sur son site une liste officielle d’entreprises et marques internationales liées au travail forcé des Ouïghours dans la région.
La Chine craint, selon certains médias occidentaux, que ces minorités nourrissent des tendances séparatistes.