
Alors que le Bangladesh est déconfiné depuis un mois, des centaines de milliers d’ouvriers du textile privés d’emploi à cause du covid-19 manifestent régulièrement depuis le 26 mars, pour exiger le paiement de salaires qui leur sont dus.
Ces ouvriers, principalement des femmes d’une vingtaine d’années issues de villages pauvres des zones rurales et qui travaillaient d’arrache-pied pour fabriquer des vêtements pour les grandes marques occidentales, n’ont plus été payés depuis des semaines.
Forcées de fermer leurs boutiques à travers le monde pour respecter les mesures de confinement, ces marques ont annulé ou repoussé auprès des fabricants bangladais, la production de 980 millions de pièces pour plus de 3 milliards de dollars. Ce qui a entraîné selon la Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association (BGMEA), la fermeture en cascade d’usines avec plus de 2 millions d’emplois affectés.
Une industrie du textile vitale pour l’économie nationale
Le Bangladesh est l’un des grands centres mondiaux de production de vêtements, le 2e après la Chine. L’industrie du textile est vitale pour l’économie nationale. Et pour cause, les vêtements représentent 80% des exportations et fournissent des millions d’emplois.
Gap, Levi’s, Walmart, Old Navy, Primark, TOPSHOP et C&A font ainsi partie de la liste, qui ne cesse de s’allonger, des marques qui refusent de payer leur commandes et livraisons de marchandises déjà produites, signale Human Rights Watch, organisation de défense des droits de l’homme.
La BGMEA et ses équivalents chinois, vietnamien, pakistanais, cambodgien et birman ont plaidé auprès de ces marques pour qu’elles n’annulent pas leurs commandes.
« Il est temps pour les entreprises mondiales de maintenir et d’honorer leur engagement envers les droits du travail, la responsabilité sociale et des chaînes d’approvisionnement durables », ont déclaré dans un communiqué conjoint, ces organisations qui réclament « un minimum de justice ».