
En Inde, des coupeuses de canne à sucre ont été contraintes à subir des ablations de l’utérus pour améliorer leur rendement aux champs. Insensé!!!
Le public indien a été choqué d’apprendre récemment que dans les plantations de canne à sucre du Marathwada, une région du centre du pays, des travailleuses se sentaient obligées, poussées par leurs employeurs avec la complicité du corps médical, de se faire retirer l’utérus. Objectif : ne plus avoir ses règles pour pouvoir travailler sans arrêt.
Le scandale a été dévoilé « au mois d’avril par une ONG du nom de Tathapi qui a tiré la sonnette d’alarme après avoir eu vent d’un nombre disproportionné d’hystérectomies dans le district de Beed », écrit dans une enquête publiée le 14 juin dernier, Firstpost, site d’information indienne cité par Courrier international.
4 500 ablations ont ainsi été réalisées en trois ans dans ce district à l’est de Bombay et aux alentours auprès des travailleuses « qui subissaient déjà des discriminations en termes de salaire, de conditions de travail et de harcèlement sexuel ». Très souvent (85% des cas), ces opérations ont été pratiquées dans une dizaine de cliniques privées où selon certains témoignages, les médecins instrumentalisent la peur du cancer du col de l’utérus pour arriver à leurs fins. « L’une d’entre elles, où 24 hystérectomies ont eu lieu l’an dernier, ne compte même pas de gynécologue dans ses équipes », précise le journal.
Un nombre anormalement élevé
Selon Courrier international, deux enquêtes de terrain réalisées par le gouvernement régional en 2018 et citées par Tathapi, l’ONG qui défend les droits des femmes indiennes, montrent que 36% des coupeuses de canne à sucre de ces plantations avaient subi une ablation de l’utérus, alors que la moyenne dans le pays est de 3,2 %.
« Depuis le début de 2019, le recensement de ces interventions chirurgicales se poursuit et sur les cinq premiers mois de l’année, la proportion a atteint 21 %, un chiffre à nouveau très élevé ».
Et pour couronner le tout, ces femmes, « victimes d’hystérectomie abusive » sont contraintes de payer de leur poche ces « interventions forcées » entre 20 000 et 40 000 roupies (entre 250 et 500 euros), sans bénéficier d’aucune assurance-maladie. Rappelons qu’elles ne gagnent que 30 000 à 35 000 roupies sur toute la saison (de 380 à 450 euros) et qu’elles « commencent leur journée entre 2 heures et 4 heures du matin ».