AVORTEMENT : VOTE HISTORIQUE POUR LES FEMMES EN ARGENTINE

Ce 30 décembre, l’Argentine a enfin voté le texte de loi autorisant l’intervention volontaire de grossesse (IVG). Un vote historique dans un pays très divisé sur la question!

Après l’avoir rejeté deux ans auparavant, les parlementaires argentins viennent enfin d’adopter le texte légalisant l’avortement dans le pays. Non sans peine !

En effet, malgré le soutien d’Alberto Fernández, premier président argentin à se déclarer en faveur de la légalisation de l’IVG, le pays très croyant demeure extrêmement divisé sur ce sujet. Chacun des camps a tenté de rallier un maximum de personnes à sa cause.

D’une part, les anti-IVG rassemblant l’Église catholique et les protestants évangéliques, ont lancé un appel à « s’unir pour implorer le respect et le soin de la vie à naître », avec une journée de jeûne et de prière. D’autre part, les pro-IVG ont été très actifs sur les réseaux sociaux avec une immense campagne « pour un avortement légal, sûr et gratuit » regroupant plus de  300 organisations féministes déjà mobilisées en 2018. Le texte avait été rejeté à l’époque par sept voix.

Ainsi, malgré la pandémie, plusieurs milliers d’Argentins se sont rassemblés à proximité du Parlement, la veille du vote pour exprimer leur soutien à chacun des camps et suivre en direct les débats transmis sur des écrans géants.

Hormis son côté historique, ce vote est, comme le souligne la correspondante de France 24 à Buenos Aires, Mathilde Guillaume« paradoxal, partagé entre le consensus de la mobilisation populaire sur l’IVG, engagée par la vague féministe, et la puissance de l’Église catholique et des évangéliques ».

L’ « objection de conscience »

Et pour cause ! le texte autorise certes l’IVG pendant les quatorze premières semaines de grossesse. Mais pour tenter de convaincre les sénateurs de le voter, il inclut la possibilité pour les médecins de faire valoir leur « objection de conscience ».

L’avortement n’était autorisé jusqu’alors qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, en vertu d’une loi de 1921. C’est dire si c’est véritablement une victoire pour les pro-IVG et les femmes en générale.

Rappelons que chaque année en Argentine, entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins sont pratiqués, selon les chiffres du gouvernement. Et 38 000 femmes sont hospitalisées pour complications durant ces avortements.

Avec ce nouveau texte de loi, l’Argentine rejoint ainsi Cuba, l’Uruguay, le Guyana, la ville de Mexico et l’Etat mexicain d’Oaxaca en Amérique latine. A une différence près, ces derniers autorisent l’IVG sans conditions.

A l’heure où certains pays dans le monde, à l’image de la Pologne et de certains Etats américains, tendent à durcir radicalement l’accès à l’avortement, une telle nouvelle est encourageante.

Vitraulle MBOUNGOU
Vitraulle MBOUNGOU

Journaliste et activiste reconvertie dans la communication digitale, notamment le brand content, j’ai décidé de lancer ce blog en parallèle, pour parler et partager avec une communauté bienveillante et ouverte, des sujets qui me touchent particulièrement...

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