LA NIGÉRIANE NGOZI OKONJO-IWEALA, NOUVELLE CHEFFE DE L’OMC

Ce 15 février, les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont nommé à sa tête, Ngozi Okonjo-Iweala pour succéder au  Brésilien Roberto Azevedo. D’origine nigériane, elle est la première femme et la première Africaine à accéder à cette fonction. Une petite révolution pour l’institution créée en 1995.

Ngozi Okonjo-Iweala, économiste deux fois ministre des Finances du Nigéria et N°2 de la Banque mondiale où elle a travaillé pendant deux décennies, prendra ses fonctions de directrice générale de l’OMC, ce 1er mars après plusieurs mois de tractations et de blocages. L’ancien président américain Donald Trump préférant la candidature de la ministre sud-coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee, avait bloqué le processus à l’OMC malgré un large consensus et l’appuie de nombreuses personnalités, comme Jean-Claude Juncker, ancien président de l’Union européenne. Il lui reprochait d’être novice en matière de commerce, contrairement à sa concurrente coréenne. Quoi qu’il en soit, la candidature de Ngozi Okonjo-Iweala a fini par s’imposer  grâce à son impressionnant CV qui force le respect.

Née d’un père et d’une mère professeurs d’économie et  de sociologie, Ngozi Okonjo-Iweala a passé une large partie de sa vie aux Etats-Unis où elle est venu étudier en 1973 après la guerre du Biafra. S’exprimant sur cette guerre civile (1967-1970), elle a indiqué au magazine Forbes :

« C’était une période poignante, nous ne mangions qu’une seule fois par jour, je n’allais plus à l’école, des enfants mouraient. La guerre m’a appris à vivre de façon frugale, c’est cette adolescence qui a fait de moi quelqu’un qui n’a pas besoin de grand-chose pour avancer. »

Elle a décroché une série de diplômes dans les meilleures universités du pays, les fameux  « Ivy League » : un bachelor en sciences et un doctorat en développement économique au MIT (Massachussetts institute of technology) ainsi qu’un autre bachelor en arts à Harvard. Après avoir brillamment réussi ses études, elle entre à la Banque mondiale en 1982 où elle reste jusqu’à ce que le président Obasanjo lui propose de rentrer au Nigeria pour occuper le poste de ministre des Finances de 2003 à 2006 puis de 2011 à 2015. Elle est alors la première femme à accéder à cette fonction. Elle va faire de la lutte contre la corruption et la baisse de la dette publique, son principal combat. Ce qui lui vaut le surnom de « Okonjo-Wahala » qui peut se traduire par « l’emmerdeuse » en langue yorouba.

Présente sur tous les fronts

Ainsi, elle a fait économisé pas moins d’un milliard de dollars de remboursements par an, ramené un taux d’inflation annuel de 23% à 11%, et multiplié presque par 3 le produit intérieur brut.  Elle a par ailleurs, crée un fonds de 50 millions de dollars pour soutenir les femmes africaines chefs d’entreprise. Et entre ces deux mandats, elle est brièvement ministre des Affaires étrangères (2 mois) en 2006 et directrice générale de la Banque mondiale en 2007.

Elle siège également dans différents conseils d’administration comme celui de Twitter dont elle est devenue en juillet 2018, la première personnalité africaine à y être membre. De même, elle est depuis 2015, présidente du conseils d’administration de GAVI Alliance, organisation internationale de la Fondation Bill et Melinda Gates pour favoriser l’accès à la vaccination en Afrique.

Sa nomination à la tête de l’OMC amène un peu d’espoir même si on ne peut pas s’empêcher de penser au travail colossal qui l’attend entre la crise économique engendrée par la pandémie du Covid 19 et la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques du monde, la Chine et les Etats-Unis.

Vitraulle MBOUNGOU
Vitraulle MBOUNGOU

Journaliste et activiste reconvertie dans la communication digitale, notamment le brand content, j’ai décidé de lancer ce blog en parallèle, pour parler et partager avec une communauté bienveillante et ouverte, des sujets qui me touchent particulièrement...

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